Tu es écoféministe

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Voici deux étiquettes que tu refuseras peut-être : écolo et féministe.

Combien te le diront, écoféministe, ça fait écolo-fasciste, sinon féminazi. 

Mais plus on méprisera l’équité entre les genres, les nations ou les générations, plus fort en toi s’animera le germe de l’écoféminisme.

Plus on te mecspliquera le droit de s’endetter pour rouler avec un nouveau SUV, plus tu chériras en pensée tes imaginaires futurs arrières-petits-enfants.

Plus on te vantera un produit quelconque dans un contenant en plastique, avec une image objectivante t’invitant à être comme tu ne l’es pas déjà dans le but de plaire à ceux à qui il faudrait que tu plaises, plus tu chériras ton corps d’être encore en vie – et ton environnement d’être encore viable.

Plus la nature se dégradera, plus ta pulsion de vie s’exprimera.

Plus on invisibilisera ton existence, ton essence, ta différence, plus finement tu percevras le biais des uns et l’aveuglement des autres.

Plus on cherchera à s’approprier ta culture, ton corps, ton argent, ton oeuvre, plus tu te sauras occuper une place de choix, de ton plein gré et de ton plein droit, en plein soleil.

Plus on te dénigrera avec force, plus tu te sauras proche de la réussite.

Vouloir réduire les écarts entre les genres, les nations ou les générations ne signifie pas que tu veuilles t’affubler d’une quelconque étiquette, ni écolo, ni féministe.

Mais si, devant le mépris, l’ignorance, la destruction et l’iniquité, tu arrives à nommer ce qui peut encore te guider, et si cette chose t’amène à te reconnaître et à te connecter, amoindrissant ta solitude, ta culpabilité et ton désespoir, alors oui, tu es écoféministe.

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Marianne Papillon et Daniel Bourgault présentent l’exposition Trajectoires pétrolières à l’UQAR

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Extrait d’une vidéo d’art simulant une dispersion de polluant dans le Saint-Laurent, « Trajectoires pétrolières », Papillon Bourgault 2015

 

Rimouski, le 29 septembre 2017  – La Galerie d’art Mouvement Desjardins de l’UQAR présente, du 11 au 26 octobre, l’exposition Trajectoires pétrolières de l’artiste Marianne Papillon et du professeur en océanographie Daniel Bourgault.

Cette exposition fait suite à la résidence de création Projet Rioux, qui a eu lieu au Parc national du Bic à l’été 2015. L’installation multimédia qui a été créée propose une interprétation artistique de résultats scientifiques portant sur la dispersion de polluants, le trafic de navires-citernes et la pollution sonore sous-marine.

« Située à mi-chemin entre la subjectivité artistique et l’objectivité scientifique, l’œuvre aborde les questions d’habitat et de voie de passage, mariant de façon étonnante la sensibilité humaine à l’impassibilité des faits. Il s’agit d’une occasion d’apprécier la beauté et la volupté des écoulements turbulents océaniques, ce que la transmission conventionnelle des connaissances scientifiques ne permet normalement pas », explique le professeur Bourgault, dont la recherche sur la dispersion de polluants à Old Harry a été retenue par le magazine Québec Science comme l’une des dix découvertes de l’année en 2014.

Trajectoires pétrolières prend la forme d’une murale de fils tendus qui illustrent le passage de milliers de pétroliers dans le golfe, tandis que d’envoûtants vidéos d’art simulent la dispersion de fuites de pétrole en provenance du fond marin. « C’est une occasion unique de voir l’imperceptible : le risque! Celui d’une marée noire au Québec », indique l’artiste Marianne Papillon, dont la présence est rendue possible grâce à Québec Océan et au Fonds de développement culturel des Îles-de-la-Madeleine. On peut voir un aperçu de l’installation multimédia ici.

L’exposition Trajectoires pétrolières est présentée du 11 au 26 octobre à la Galerie d’art Mouvement Desjardins de l’Université du Québec à Rimouski. Le vernissage aura lieu le mercredi 11 octobre à 17 h. Une boisson thématique sera offerte en présence du duo d’exposants et une performance artistique sera livrée pour l’occasion. La galerie d’art est ouverte tous les jours de 9 h à 21 h.

QuébecOcéan

UQAR

Arim-Fonds-7po

 

-30-

Source : Jean-François Bouchard, Service des communications, 418 723-1986, poste 1426

À toi qui veux ne pas t’enfarger dans les fleurs de la dune, sans non plus les brûler par les deux bouts

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Marguerites, foin et pastel sur carton. Marianne Papillon 2016

Salut à toi, ami Quichotte, épouvanté par ces mâts géants,

Salut à toi, fervent chevalier des armoiries de la Protection-du-corème-de-Conrad,

Salut à toi, l’assoiffé d’énergie renouvelable en panne sèche prolongée,

Salut à toi, le chasseur-cueilleur clandestin de la Dune-du-Nord,

Salut à toi, esprit tourmenté par le tumulte de l’Hudsonie tomenteuse,

Salut à toi, le salarié imaginaire d’une énergie qui ne partirait plus en fumée,

Salut à toi, l’amoureux d’un paysage que tu voudrais encore plus fixe que ses dunes,

Salut à toi, grand trésorier du bien public carburant au mazout ou bien aux redevances,

Salut à toi, prêcheur de paroisse pour une éolienne plus haute que celle du canton voisin,

Salut à toi, chercheur décoré, détenteur de vérité oubliée sur les tablettes empoussiérées,

Salut à tous, attendus mercredi soir… consultés sur les enjeux liés à l’implantation d’éoliennes dans l’habitat floristique protégé de la Dune-du-Nord aux Îles-de-la-Madeleine,

Salut à toi, contribuable qui trouveras sur le site de l’AMSÉE le comment de cette consultation du BAPE où tu hésites encore à te pointer,

Salut à toi, lecteur d’insomnie, qui consulte la documentation ici comme si tes journées n’était pas déjà assez remplies,

Salut à toi, présence discrète aux lèvres brûlées de questions trop chaudes, trop piquantes, trop dérangeantes,

Salut à toi, poète éolien étourdi au micro, chansonnier dégourdi de la rotation des pétales,

Salut à toi, capable de répondre à quels seraient les impacts d’éoliennes sur les espèces vulnérables en milieu dunaire, comment les réduire, les éviter et si les avantages environnementaux d’un projet éolien en réseau autonome à centrale thermique au mazout supplanteraient les inconvénients de son implantation en habitat protégé,

Salut à toi qui se demande si le jeu en vaut bien la chandelle, si la chandelle est faite de cire d’abeilles menacées et si, avec les ratés, le retard et le câble qui rapplique, nous ne l’avons pas déjà brûlée par les deux bouts…

Salut à toi qui veille à ne pas s’enfarger dans les fleurs de la dune, à éviter le cafouillage de la transition énergétique tant demandée, tant promise, tant attendue,

Salut à toi, écrivain discret, rédacteur bénévole de ton opinion écrite, qui feras parvenir ton chef d’œuvre au BAPE d’ici le 23 mai,

Salut à tous, on se voit bientôt pour un pique-nique sur la Dune-du-Vent, j’arriverai sans bruit du ciel, portée par le vent salé de la mer, sans même savoir s’il sera doux, fort ou violent.

Les pieds sur terre, le coeur en mer

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Illustration de Marianne Papillon, « Histoire de chanter les Îles » de Yvonne Langford aux éditions la Morue verte (p.94), 2014.

 

Une représentation spéciale du documentaire Des Îles de la Madeleine à l’Île Nepawa aura lieu le mercredi 16 novembre, à 20 h (10$/personne) au Cinéma Cyrco de Cap-aux-Meules… 100% des recettes iront à Centraide GÎM!

Lors de l’illustration du recueil Histoire de chanter les Îles, une touchante photographie provenant de la Bibliothèque et archives nationales du Québec avait alimenté mon travail. J’avais redessiné cette photo au chapitre L’exil, l’ennui et l’amour de son pays, un titre qui en dit long! Traçant un à un ces personnages, je m’étais interrogée sur leur compte. Qui étaient-ils, ces gens sur ce bateau? Où allaient-ils? Étaient-ils heureux de partir ou déchirés? Par la magie de la photo, de la numérisation puis du dessin, j’avais partagé avec eux cet instant fugace en différé, sans pour autant connaître leur histoire.

En 2016, cette illustration était reprise en page couverture de la réédition de Découverte et peuplement des Îles-de-la-Madeleine aux éditions La morue verte. J’avais bon espoir d’en savoir enfin un peu plus sur ces gens au lancement estival.

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Illustration de Marianne Papillon, extraite du documentaire « Des Îles de la Madeleine à l’Île Nepawa » de Sylvio Bénard et Céline Lafrance, 2016.

Mais au printemps 2016, comme si le destin s’amusait, Céline Lafrance et Sylvio Bénard m’ont approchée pour intégrer des illustrations à leur documentaire relatant le périple de plus de deux cents Madelinots qui, au début des années 1940, ont quitté l’archipel pour aller coloniser un coin de l’Abitibi dans l’espoir d’une vie meilleure. Ils s’agissait de ceux-là-mêmes qui figuraient sur cette fameuse image! J’ai ainsi réalisé avec grand plaisir des cartes géographiques selon leurs indications, illustrant les déplacements de ces exilés, façon google map – version 1941. Ah, voilà! Je la connaissais maintenant leur histoire.

Mais pas du tout! C’est véritablement en visualisant le documentaire de Céline et Sylvio que j’ai saisi la portée de cette aventure humaine. Si j’avais auparavant eu la frêle impression de redonner vie à ces gens en réinterprétant leurs visages et costumes en un plan, le documentaire Des Îles de la Madeleine à l’Île Nepawa nous les montre quant à lui bien vivants, comme si on était assis dans leur salon à écouter ces survivants nous raconter l’improbable. Continuer la lecture »

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