À toi qui veux ne pas t’enfarger dans les fleurs de la dune, sans non plus les brûler par les deux bouts

Pétaléole

Marguerites, foin et pastel sur carton. Marianne Papillon 2016

Salut à toi, ami Quichotte, épouvanté par ces mâts géants,

Salut à toi, fervent chevalier des armoiries de la Protection-du-corème-de-Conrad,

Salut à toi, l’assoiffé d’énergie renouvelable en panne sèche prolongée,

Salut à toi, le chasseur-cueilleur clandestin de la Dune-du-Nord,

Salut à toi, esprit tourmenté par le tumulte de l’Hudsonie tomenteuse,

Salut à toi, le salarié imaginaire d’une énergie qui ne partirait plus en fumée,

Salut à toi, l’amoureux d’un paysage que tu voudrais encore plus fixe que ses dunes,

Salut à toi, grand trésorier du bien public carburant au mazout ou bien aux redevances,

Salut à toi, prêcheur de paroisse pour une éolienne plus haute que celle du canton voisin,

Salut à toi, chercheur décoré, détenteur de vérité oubliée sur les tablettes empoussiérées,

Salut à tous, attendus mercredi soir… consultés sur les enjeux liés à l’implantation d’éoliennes dans l’habitat floristique protégé de la Dune-du-Nord aux Îles-de-la-Madeleine,

Salut à toi, contribuable qui trouveras sur le site de l’AMSÉE le comment de cette consultation du BAPE où tu hésites encore à te pointer,

Salut à toi, lecteur d’insomnie, qui consulte la documentation ici comme si tes journées n’était pas déjà assez remplies,

Salut à toi, présence discrète aux lèvres brûlées de questions trop chaudes, trop piquantes, trop dérangeantes,

Salut à toi, poète éolien étourdi au micro, chansonnier dégourdi de la rotation des pétales,

Salut à toi, capable de répondre à quels seraient les impacts d’éoliennes sur les espèces vulnérables en milieu dunaire, comment les réduire, les éviter et si les avantages environnementaux d’un projet éolien en réseau autonome à centrale thermique au mazout supplanteraient les inconvénients de son implantation en habitat protégé,

Salut à toi qui se demande si le jeu en vaut bien la chandelle, si la chandelle est faite de cire d’abeilles menacées et si, avec les ratés, le retard et le câble qui rapplique, nous ne l’avons pas déjà brûlée par les deux bouts…

Salut à toi qui veille à ne pas s’enfarger dans les fleurs de la dune, à éviter le cafouillage de la transition énergétique tant demandée, tant promise, tant attendue,

Salut à toi, écrivain discret, rédacteur bénévole de ton opinion écrite, qui feras parvenir ton chef d’œuvre au BAPE d’ici le 23 mai,

Salut à tous, on se voit bientôt pour un pique-nique sur la Dune-du-Vent, j’arriverai sans bruit du ciel, portée par le vent salé de la mer, sans même savoir s’il sera doux, fort ou violent.

Récit d’une électrisante sortie à Grande-Entrée

Samedi soir, je passe chercher deux copines à 5 km de chez nous, à la Dune-du-sud, avec une quarantaine de km d’autonomie. Généralement, après une pleine charge nocturne à domicile, nous disposons de 60 km d’autonomie électrique. Ceci dépasse habituellement nos besoins de Maisonnois. Mais cet après-midi-là, avant une sortie de filles à Grande-Entrée, on avait décidé d’aller se balader en famille sur une vingtaine de km…

Nouvelle propriétaire d’une Volt, je me fais un devoir d’offrir le volant à mes compatriotes. L’une d’elles habite près de Montréal et est déjà propriétaire d’une Leaf: on n’apprend pas à un vieux singe à faire des grimaces. L’autre accepte avec empressement, elle veut justement se procurer une voiture électrique bientôt.

Grand départ. Direction: Grande-Entrée. Distance : 45 km. Autonomie restante : 39km.

« Ah! il va falloir faire les derniers km sur le gaz…» C’est pas grave, on roulera pas trop vite, on s’en sortira peut-être. Pendant la route, les trois filles jasent de char. Il faut savoir que notre fille de la ville est sur le conseil d’administration de l’AVÉQ et qu’elle est la déléguée aux représentants régionaux, tandis que je suis moi-même représentante de la région Gaspésie-les-Îles. Catherine nous parle de ses expériences urbaines, de la fois où ils ont battu un record du monde, des projets à venir sur la grand’terre en électrification des transports. En expliquant à Brigitte, future propriétaire de VÉ, comment fonctionne l’application plugshare, on découvre qu’il y a un 2e accès à la recharge aux Îles-de-la-Madeleine!

On arrive à Grande-Entrée: il reste 1 km d’autonomie pour se rendre à la borne. Brigitte conduit lentement, se fait dépasser sans honte dans le village, question d’allonger ses derniers instants sur la batterie. On aperçoit l’entrée de l’auberge de la Salicorne juste au moment où, sur le tableau de bord, l’icône de pompe à essence remplace celui de la batterie. «Les filles, ça y est, on est au gaz.» N’eut été de ma remarque, elles ne s’en seraient probablement pas rendu compte. Le moteur de la Volt étant électrique, il ne fait à peu près pas de bruit, qu’il soit alimenté à partir de la batterie ou bien à partir de la petite génératrice à essence. Bref, la transition se fait sans grand traumatisme pour notre vénérable conductrice.

Électrique

Borne de recharge gratuite à l’auberge la Salicorne, Grande-Entrée. (Crédit photo: Catherine Giroul)

Arrivées à la Salicorne, une voiture est déjà sur place. Pas de problème, c’est une auto à essence qui s’est garée devant la borne par mégarde, mais le fil est bien assez long! On se branche avec grande excitation: on pense bien être les premières à le faire… Oui, les gens de la place nous le confirment, on immortalise ça! Bon, maintenant, il faut se rendre au Bistro Plongée Alpha, nous y avons un goûter- conférence. Comme prévu, une amie de Grande-Entrée vient nous chercher pendant la recharge et elle nous accompagne à cette magnifique soirée, à 3 km de là.

Mario Cyr nous partage sa riche expérience de plongeur caméraman pendant qu’on mange un délicieux repas de la mer. Une conférence fort intéressante sur les apnéistes, les tournages de plusieurs documentaires sous-marins, le Grand Nord, l’expédition du Sedna IV et quelques accidents de plongée. On commémore le tout par une photo officielle où, à défaut de faire le célèbre « nob », on lève le pouce!

GEélectrique

Trois auditrices « branchées » à la conférence de Mario Cyr, Bistro Plongée Alpha. (Crédit photo: Luc Miousse)

La soirée terminée, notre amie nous dépose à la station de recharge. Surprise: la recharge est complète à 62 km en à peine trois heures trente! Efficace, la borne de 240V de la Salicorne! Je reprends le volant pour la conduite du soir avec, évidemment, les phares allumés. Malgré ma vitesse de conduite modérée, j’arrive à la maison avec seulement 4 km d’autonomie sur ma batterie. On a consommé au retour l’équivalent de 58 km pour une distance de 51 km. On n’avait dépensé que 46 km à l’aller! Aurais-je le pied pas mal plus pesant que notre chauffeuse d’un soir ou serait-ce l’impact des phares?

Faut croire que le vent soufflait pas du bon bord au retour!

 

Quelques constats:

– la Volt répond à nos besoins aux Îles

– la borne de la Salicorne fonctionne très bien

– le vent fait varier la consommation (comme pour les véhicules à essence!)

– il y aura de plus en plus de bornes et de VÉ aux Îles bientôt!

– on entend souvent parler de l’anxiété d’autonomie en auto électrique… Détrompez-vous, en Volt, c’est l’anxiété de retourner à l’essence après avoir roulé 60 km sans en consommer une goutte qui vous attend!

 

Pour ceux qui s’interroge la source d’électricité au Îles et les bénéfices possibles du transport électrique sur l’archipel, visitez https://mpapillon.wordpress.com/2013/10/07/recharger-sa-batterie-aux-iles-de-la-madeleine/

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